L’hyperesthésie tactile est bien le sens le moins documenté de tous. Pourtant, le toucher apporte tant et tant d’informations à chacun qui sait l'écouter.
Quelques réflexions avant d’aller plus loin
Autant vous le dire tout de suite, le toucher est le sens qui est le plus développé et d'ailleurs le plus important en moi. Il m’apporte tant et tant de richesse sensorielle (agréable ou pas, cela dépend) …. Ce n’est pas pour rien que le favicon (petit symbole sur le dessus des pages de mon blog) représentent une main.
J’ai cherché pas mal pour trouver de la littérature au sujet du toucher. J’en ai trouvé à propos de quelques aspects pathologiques et donc médicaux. On trouve également de la documentation
relative au toucher vers les personnes âgées, à nouveau dans une approche thérapeutique « douce », mais vraiment pas grand-chose.
Culturellement, dans notre société occidentale, il est difficile de parler du toucher. Outre les avis classiques « Ne me touche surtout pas ! », « Ne pas toucher », « Enlève tes
mains », « Bas les pattes »,… il est gênant pour de nombreuses personnes de parler du toucher. D’une part, c’est très intime, ensuite, le toucher est lié à de nombreuses valeurs
(amoureuses, parentales, don et partage de soi, …). Dans des conversations plus intimes, les langues se délient. J’ai aussi retrouvé quelques forums où certains intervenants évoquaient ce
point. Donc, comme je n’ai pas de référence, que je parle en mon nom propre, je revendique ma parfaite subjectivité !
Si je me trompe et que vous trouvez l’encyclopédie du toucher, vite, vite, faites-moi signe.
Je ne vais évoquer une première réflexion sur l’hyperesthésie tactile dans cet article. D’autres seront développées plus tard. Pour différentes raisons. D’abord, le sujet
est vraiment beaucoup trop long pour un article unique. Ensuite, j’aime réfléchir et laisser infuser ce que j’écris ; les idées mûrissent petit à petit avant de courir sur le clavier.
Enfin, certains aspects sont très intimes. Il sera moins facile d’en parler. Ce sera justement d’oser en parler qui sera enrichissant.
Le toucher de l’objet et le toucher de l’autre
J’ai envie de crever le domaine tabou du toucher. Parce que, comme je l'ai dit, c’est quelque chose de très présent et très important pour moi.
Encore une fois, je m’appuie sur des conversations, de petits échanges, parfois furtifs où le sujet est abordé quelques secondes, des petits bouts de lecture, des ressentis, de l’observation et
sur aucune étude rationnelle.
Je ressens deux aspects très différents lorsqu’on parle d’hyperesthésie tactile : le toucher, le contact tactile avec les objets (qui comprennent les animaux), qui est le plus
facile à aborder, et le contact tactile avec les personnes. Là cela se corse ! Et dans ces deux domaines, les symptômes, la sémantique et les canaux de perceptions sont fort
différents.
Le toucher des objets
L’hyperesthésie tactile relative aux objets cerne les perceptions propres au contact de la peau et de ces objets. Agréables ou non, les stimuli peuvent être très forts. J’ai l’impression que les
personnes non voyantes ou malvoyantes ont dû développer ce point de manière très aigue. Elles auraient sûrement beaucoup à nous apprendre.
Si la perception tactile aide à la reconnaissance de l’objet ou de la matière, elle peut aussi être un réel (dé)plaisir.
Le toucher de l’autre
L’hyperesthésie tactile relative aux personnes est beaucoup plus personnelle et représente des perceptions et sensations encore plus fortes, voire parfois
violentes.
Sans même parler d’hypersensibilité, chacun a un vécu, un passé lié au toucher qui s’avère déterminant. Faites le test : parlez du toucher « relationnel » à 5 personnes différentes et vous aurez
5 avis parfaitement tranchés dans des directions différentes.
Il est pourtant un canal de communication privilégié. Une étreinte en dit souvent beaucoup plus long qu’une discussion. Accepter cette étreinte ou pas ? Comment la vivre ? Nous
verrons que la réponse en est très complexe.
Ouf, ça y est j’ai commencé de loin à évoquer le toucher. D’autres articles sont déjà en cours de rédaction, mais ils doivent encore mûrir. Je me demande pourquoi tant de mal à parler de ce qui me tient à cœur…
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